Le Pérou nous ouvre ses portes !
Nous avions décidé de prendre une autre route que la Panaméricaine à laquelle nous n'allions pas échapper par la suite...
Il nous a fallu quatre jours pleins pour parcourir moins de 500 km à travers cette zone montagneuse qui appartenait autrefois à l'Equateur.
Les douaniers étaient bien détendus, le soleil brillait, et nous nous sommes fait balloter sur les routes cahoteuses au rythme de "Sensual Kaaaaaaa...ricia ! ", un groupe local.
À Tamborapa pueblo, au milieu de la vallée de Huancabamba, une famille nous a généreusement invités à passer la nuit dans sa maison.
Les discussions avec Yasibel, sa mère (boulangère du village), et ses frères et soeurs, étaient pleines d'élan et de curiosité partagés.
Une fois rejoints les grands axes, nous avons piqué sur le Bosque protector de Pómac et ses trésors archéologiques et naturels.
Les découvertes que nous y avons faites n'étaient que la partie émergée de l'iceberg et nous vous relaterons bientôt notre immersion totale
dans la culture ancestrale péruvienne.
Le bosque, autre sanctuaire de faune et de flore, est la deuxième forêt tropicale sèche du monde en superficie.
Elle est essentiellement constituée d'Algarrobos dont un specimen, chargé de symbole, a plus de 350 ans.
Il a dû être vénéré par les autochtones ; les colons qui voulaient en faire du charbon (une des utilisations fréquentes de cette essence de bois) n'y parvinrent pas et finirent par admettre à leur tour son caractère sacré.
Il est vrai que ce tronc noueux et ses feuilles si fines stimulent l'imagination...
Dans le bois, nous n'avons cessé de rencontrer des oiseaux rivalisant tous de beauté et de mélodies, ce qui rendait notre promenade féerique.
Nous avons même eu la chance d'apercevoir la "Cortarrama" femelle, espèce d'oiseau mangeur de feuilles en voie d'extinction :
Il n'y avait pas de commodités pour des baroudeurs comme nous, mais un membre de l'association du bosque nous a recommandés auprès d'une famille voisine pour qu'elle nous prête sa cuisinière.
Les "buenas ondas" passant par là, nous étions invités le lendemain à l'anniversaire de la grand-mère !!!
En plus de participer à une fiesta bien arrosée de rhum et de rires, et de partager un repas traditionnel d'anniversaire, nous avons assisté aux préparatifs sanglants car une telle fête bien réussie passe par l'égorgement d'un cochon et d'une chèvre !
Pourtant les irréductibles péruviens n'étaient qu'une petite quarantaine à cet énorme banquet sans formalités...